Nouveau règlement zootechnique européen Gènes Diffusion devient OS indépendant : qu'est-ce qui change ?
Le nouveau règlement zootechnique européen est en vigueur depuis le 1er novembre 2018. Comme la plupart de ses concurrents, Gènes Diffusion devrait devenir un OS agréé indépendant en Prim'holstein et en Charolais. Sur le plan technique, rien ne devrait changer pour les éleveurs en termes de prestations, si ce n'est se voir proposer davantage d'index. En revanche, le désengagement financier de l'État devrait obliger les entreprises de sélection à intégrer le coût supplémentaire des évaluations génétiques aux éleveurs.
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Des organismes de sélection indépendants et concurrents
Auparavant, on comptait un seul OS par race et c’est cet organisme-ci qui choisissait les orientations de la race. Les entreprises de sélection avaient ensuite leurs propres schémas de sélection. Aujourd’hui, les entreprises de sélection peuvent demander un agrément pour devenir un organisme de sélection à part entière. Ainsi, on devrait prochainement se retrouver avec plusieurs OS par race.
La nouvelle réglementation accorde également davantage de missions aux OS : ils doivent désormais s’occuper de l’identification des animaux, du contrôle de performances, de l’indexation et de la publication des résultats des évaluations génétiques (voir schéma en bas d’article). François Desmons, directeur général de Gènes Diffusion annonce : « Nous avons décidé de devenir un OS agréé en Prim'holstein comme en Charolais. En revanche, nous comptons déléguer le contrôle de performance et l’indexation aux organismes historiques. » La demande d’agrément Holstein ayant été déposée en février, il devrait être effectif en juin 2019.
« Notre objectif : remettre l’éleveur au centre »
Ainsi, Gènes Diffusion compte bien créer son propre livre généalogique en Holstein. « Les éleveurs seront référencés dans l’OS mais n’auront pas besoin d’y cotiser s’ils ne le souhaitent pas. Nous voulons proposer un modèle économique moderne et remettre l’éleveur au centre : il ne paiera que pour ce qu’il décide de consommer. Il ne sera par exemple pas obligé de souscrire au pointage. » Le directeur général avoue : « Nous sommes attachés à notre indépendance. Ainsi, nous aurons nos propres critères de sélection et index. La concurrence oblige à donner le meilleur de soi-même », reconnaît-il.
En Charolais, l’entreprise vise le même modèle économique sans aucune obligation pour les éleveurs. Il s’agit du programme Charolais +. « Le développement de la génomique en allaitant devrait aussi d'avancer », explique François Desmons. « La création de nouveaux index, comme celui de l’acétonémie en lait par exemple, peut séduire de nouveaux clients, en France comme à l’étranger. »
Désengagement financier de l'État : qui paye la facture ?
Concrètement, qu’est ce qui va changer du côté des éleveurs ? « L’État profite de la mise en place de ce nouveau règlement zootechnique pour se désengager, explique François Desmons. En effet, le ministère de l’agriculture ne financera plus l’indexation des animaux et c’est un véritable budget ! Les acteurs de la génétique devront en effet se partager le coût général d’1,5 million d’euros. »
Une facture d'1,5 million d'€ à répercuter sur les coûts de la génétique
« Forcément, les coûts de la génétique vont augmenter mais il faut bien comprendre que les entreprises de sélection ne font que subir cette hausse de charges. Avant, les éleveurs avaient accès aux index gratuitement puisque le ministère payait. Aujourd’hui, ce service nous coûte cher, même si nous devrions avoir accès à plus de données. » La coopérative devrait intégrer ces frais supplémentaires dans le coût de ses prestations : cela représentera une hausse d'environ 1 €/dose pour l’éleveur.
Tableau ci-dessous : Ce qui change entre l'ancienne règlementation (à gauche) et la nouvelle en vigueur (à droite). Pour plus de lisibilité, consultez la plaquette explicative sur le site du Ministère.
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